Roll out 09 Tsigaro

Roll out 09 Tsigaro

28/02/2016

Validation de licence 1/2

Très vite après mon embauche, on me forme pour que je rédige les plans de vol, saisisse et imprime les dossiers techniques pour les autres pilotes. C'est en effet la principale mission auquel je suis promu, non sans humour : je suis maintenant officiellement titulaire du poste de FNG, le "fucking new guy".

Mais il me faut aussi préparer mon premier examen. Après quelques jours de révisions, je pars à Gaborone avec Julian pour passer l'Air Law, la réglementation aérienne de l'aviation civile du Botswana.
RDV à 5h30 à la gare routière, je suis dans le noir sur la route à 5h15 à attendre le taxi que j'avais commandé.
Petit coup de stress quand 1/4d'h plus tard, il n'est toujours pas là et ne répond pas au téléphone.
Heureusement un taxi fini par passer, ils commencent tôt les pauvres.
"Un "spécial" ou je fais tout le tour de la ville pour trouver des clients pour le prix normal?"
Le spécial à 20 pulas c'est la course personnelle, il nous emmène directement à destination sans s'arrêter, alors que pour 4 pulas le service normal, il s'arrête, fait des crochets pour trouver ou déposer des clients et ne dépose que sur son trajet. 20 pulas plus tard, me voilà à la station de bus.
Celui-ci nous emmène en un peu plus de 10h à Gaborone, la capitale du Botswana proche de  la frontière sud-africaine. Ça fait long, mais c'était ça ou attendre l'éventuelle session mensuelle à Maun, si elle n'est pas annulée au dernier moment par manque de candidats.

Sur le trajet le paysage ne change que très peu. Après avoir quitté les sables du secteur de Maun, puis avoir passé la clôture vétérinaire ou tout le monde descend du bus pour passer sur un paillasson imbibé histoire de tuer les microbes transportés sous nos semelles, le bus s'arrête environ toutes les deux heures pour une petite pause. Une horde de vendeuses s'agglutinent autour du bus ou y entrent pour tenter d'y vendre les en-cas transportés dans leurs bassines.

Magnifique vue de parking à bus.

Il n'y a pas de clim mais la température est acceptable, et le bus étant à moitié vide, ça laisse de la place pour s’étaler et se reposer. Nous en profitons pour quelques dernières révisions de l'examen. Ce n'est que sur la dernière partie du trajet que quelques collines viennent agrémenter le paysage.

Une observation approfondie de cette image
permet de déceler des irrégularités dans l'horizon.
ce sont des collines.

Arrivés à Gaborone, une petite marche nous permet d'arriver au lodge réservé.

Ça change de Maun!

Ici ils déguisent les antennes téléphone en cocotiers, malin!

Le lendemain matin, le 28 janvier, nous prenons la matinée pour nous rendre tranquillement à l'aéroport flambant neuf à l'extrémité nord de la ville.

On dirait un parking réservé aux voiture blanches.
Il en jette le nouvel aéroport hein?

Nous nous retrouvons à 4 pour passer cet examen. Nous avons déjà vu les deux autres à Maun, l'un a été embauché par MFS, missionary flying service, une compagnie qui fait du transport vers les villages isolés et répand également la parole chrétienne.
L'autre a été recruté chez Kavango Air, plus spécialisée dans les scenic flights sur le delta.
L'examen comporte 30 questions QCM. En une heure nous devons obtenir 70%.

Bon ça c'était avant que l'exam commence,
parce que pendant c'était ambiance concentrée quand même.

Je craignais, comme je l'avais entendu dire, que le sujet d'examen comporte plein d'erreurs, mais il semblerait qu'elles aient été corrigées. À la sortie de la salle, nous avons tous réussi, et la surveillante nous propose de la retrouver plus tard dans les bureaux de l'aviation civile à l'autre bout de la ville pour nous remettre les attestations de réussite, sympa!

La gare routière de Gaborone à 6h du mat' n'est pas très animée.

Après une nuit de plus en lodge, me voilà dans le bus retour avec mon papier en poche.
Julian lui, est parti de son côté vers l'Afrique du Sud proche. Il lui reste en effet peu de temps sur son visa de touriste.
De retour aux bureaux de Major Blue, j'ai la surprise d'y trouver deux nouvelles recrues, Sam le néo-zélandais et Karl le Canadien qui iront passer l'air law la semaine suivante. Je me retrouve donc démis de mon titre de FNG.
Il est temps pour moi de préparer le test en vol pour valider la licence, et je reprends les vols en place droite pour me familiariser avec mon futur environnement.

26/02/2016

Major Blue Air, mon premier contrat!

Début Janvier, alors que je suis supposé avoir un entretien d'embauche avec le propriétaire de la compagnie Major Blue Air basée à Maun, sa venue est repoussée.
Commence alors une période d'attente qui semble bien longue.
Sa venue est encore repoussés, plusieurs fois.
Parfois je me dis que ce n'est qu'une question de jours, d'autres fois je me demande si ça finira vraiment par se faire. D'autant que je me rends compte que je ne suis pas le seul à qui on a proposé de rencontrer ce monsieur.
Julian l'Australien qui est arrivé 2 semaines avant moi trouve un boulot dans une autre compagnie, Safari Air, ça fait plaisir pour lui! Il ne se donne plus la peine de venir chaque jour a l'aéroport comme nous le faisons encore avec Harminder l'anglais.

Les heures passées au café de l'aéroport.

Le pic d’activité de Noël est terminé, de nombreux pilotes sont partis en congés. C'est très calme et on commence sérieusement à se poser des questions pour la suite. Ça fait maintenant plus d'un mois qu'on est arrivé, et même si je sais que ça peut prendre du temps, le fait que je ne puisse plus faire de vols d'observation n'aide pas. Si il ne se passe rien avant fin janvier on a prévu de prolonger notre périple prévu initialement jusqu'au 28, pour pouvoir revenir en Namibie ou tenter la Zambie.
D'autres candidats arrivent, ça fait bizarre on n'en avait pas vu de nouveaux depuis notre arrivée.
Un jour sans que l'on sache pourquoi le "bon arrivée", le restaurant-bar qui fait face au terminal et qui nous sert de QG ferme ses portes, mais nous continuons de nous retrouver aux tables de sa terrasse.

Et puis finalement, le 15 janvier, un jour qui avait commencé comme les autres, voilà l'homme qui arrive, avec son beau turban bleu comme sur les photos du site internet.
Peu de temps après qu'il se soit installé dans son bureau, on vient me chercher pour l'entretien.
Très brièvement, il me demande de me présenter, ma vie privée, mon expérience professionnelle. Après quelques questions très informelles, il se tourne simplement vers le directeur des opérations assis à mes côtés pour lui indiquer son approbation pour que je rejoigne leur équipe.
Il m'informe ensuite des modalités du contrat et donne les indications pour le processus de mon embauche.
À peine un quart d'heure peut-être après être rentré dans ce bureau me voilà déjà dehors.
J'ai encore du mal à réaliser, je viens juste d'obtenir à l'instant ce que j'ai passé 2 ans 1/2 à chercher depuis la fin de ma formation.

Je l'ai!

Je viens de trouver ici ce que j'ai cherché en Australie, en Indonésie, au Luxembourg, en Tanzanie et en Namibie.
Après 5 déménagements pendant cette période, on va enfin pouvoir poser nos valises pour quelque temps.

C'est un contrat de 3 ans pour piloter un Airvan d'abord puis un Caravan ensuite, faire du transferts de passagers et fret entre l'aéroport et les pistes qui desservent les camps et lodges, ainsi que des baptêmes de l'air, des "scenic flights".

L'Airvan, mon futur "bureau".

Mais pas pour tout de suite, ça prend du temps. Il faut commencer par passer un Examen au sol l'Air Law, puis passer un test en vol pour pouvoir valider sa licence. Une fois celle-ci obtenue on fait la demande de permis de travail. Pendant ce temps on continue les vols d'observation, il en faut 50h, avant de finir par la dernière étape, la formation "en ligne" où on est cette fois pilote supervisé.

Me voilà donc plongé dans la lecture si ce n'est excitante, au moins instructive des textes de réglementation aérienne du Botswana.
Et puis, le sujet avait été évoqué au cours des toutes premières conversations, mais voilà que ça se confirme : il semblerait que dès ma formation terminée on m'envoie à la base de Kasane pour 1 an 1/2 ou 2. Kasane est paraît-il une jolie petite ville. A la frontière de la Namibie, Zambie et Zimbabwe, proches des célèbres chutes Victoria.
Finalement, poser les valises c'est pas pour tout de suite!