Roll out 09 Tsigaro

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10/02/2015

Arrivée en Tanzanie

C'est le 6 janvier à 7h que je décolle de Marseille vers Amsterdam pour le transfert. Mon deuxième vol me semble long car je n'arrive pas à dormir et aucun film ne m'intéresse. Après 9h en A 330 nous atterrissons de nuit sur la piste de l'aéroport international Julius K. Nyerere à Dar Es Salaam, la capitale économique de la Tanzanie.
Les formalités administratives d'entrée dans le pays sont relativement simples et donnent déjà un premier aperçu de l'organisation locale. Les coups de tampons sur des guichets en bois usé, ça change des compartiments aux parois de verre qui scannent automatiquement un par un les passagers et leurs passeports à Amsterdam-Schipol!
À la sortie je suis accueilli par un taxi qui m'attend déjà avec mon nom écrit sur son panneau. Pour la première nuit j'ai reservé une chambre au motel airport qui est à moins d'1km. Juste après avoir passé les barrières de sortie de l'aéroport et croisé la route principale, nous voilà sur une route de terre défoncée à rouler au pas jusqu'à l'hôtel.


L'A330 de KLM sur le tarmac d'Amsterdam Schipol

Le lendemain je pose mes Valises, enfin mes sac-à-dos dans la chambre que je loue chez l'habitant dans le quartier populaire de Kariakoo. Mon hôte sous-loue ses chambres et je vois défiler les voyageurs qui sont autant d'occasions de rencontres et de partage. Après quelques jours d'acclimatation, mon programme alterne entre découverte de la vie locale, visite des environs et démarche des compagnies.

Leurs bureaux des opérations se trouvent au terminal domestique de l'aéroport pour la plupart, auquel je me rends depuis mon hébergement en ville après environ une heure de trajet en commençant à pied puis dans un des ces bus si exotiques qu'on appelle ici des dala-dala. Ils ont l'avantage d'être très peu cher (l'équivalent de 20cts le trajet) mais ils peuvent être si bondés à certaines heures! Une aventure en soi!
Comme pour mon court séjour à Jakarta au printemps, ça fait quelque chose après avoir passé des heures sur le net à prendre toutes les infos, de se retrouver finalement là, sur le parking de l'aéroport sous 30 degrés ou plus, avec en face de soi toutes les enseignes des compagnies convoitées.
D'un coup c'est réel!

Le terminal doméstique de l'aéroport de Dar

Me voilà donc avec ma pile de cv à taper à toutes les portes les unes après les autres. Parfois quand un chef-pilote ou un responsable des opérations est présent on discute un moment et j'en profite pour glaner un maximum d'informations. Quand les locaux sont bien situés, j'ai même la chance de pouvoir jeter un coup d'oeil au parking avion.

Le parking avions de Tanzanair

Je me rends également aux bureaux de l'aviation civile Tanzanienne (TCAA) pour obtenir toutes les informations sur la conversion de licence. La TCAA, c'est un bâtiment à l'architecture presque accueillante rempli de beaux bureaux tout neufs tout brillants occupés par des fonctionnaires sans doute toujours très affairés.
La conversion de licence consiste à passer un examen théorique et obtenir un certificat médical. À cela s'ajoute un test en vol et un examen théorique spécifique à l'avion utilisé. Car la licence est éditée avec une qualification pour un seul type d'avion, si on veut en utiliser un autre il faut repasser par la case théorie spécifique et test en vol.
Bien sûr, il faut beaucoup de copies de documents, beaucoup de patience et payer comme partout des taxes et frais d'inscription.
Difficile de faire le tri parmi les avis que je reçois : certains me recommandent de démarrer la conversion dès que possible pour augmenter mes chances de trouver un boulot, d'autres me suggèrent plutôt de ne pas m'engager dans cette démarche qui peut devenir longue et hasardeuse sans l'appui d'un employeur.


Pour les bureaux de la TCAA il faut descendre à l'arrêt "Banana"

J'ai egalement quelques visites directement au siège de compagnies, dans le quartier d'affaires de Dar Es Salaam. Quand on approche le quartier, peu à peu les petits marchands de rue aux bras remplis de cravates, chemises ou chaussures chic s'ajoutent à ceux qui vendent des cacahuètes ou des bananes.


Le IT plaza qui accueille les bureaux de Flightlink

Les démarches prennent du temps. C'est rare de tomber directement sur la bonne personne. Souvent il faut attendre ou faire plusieurs fois le trajet avant d'y arriver.
Au bout d'une semaine bien intense, je parviens quand même à faire à peu près le tour de toutes les boîtes. Pour l'instant  la saison est calme et quand ma candidature pourrait éventuellement être considérée, de toute façon aucune embauche n'est prévue dans les semaines qui viennent.
Je le savais avant de venir que ça prendrait du temps, il faut juste continuer à se présenter régulièrement pour s'informer d'un éventuel changement, se montrer, se faire connaître pour être sûr que le cv reste dans la pile.
Ça me donne l'occasion de voir Clément, un pilote que j'avais rencontré au centre de formation de Nîmes et qui pilote des Caravan chez Coastal Aviation, la compagnie la plus emblématique.
Les journées où je ne suis pas occupé par mes démarches, je joue un peu au touriste, la plupart du temps en visitant la ville à pied. Elle n'a rien d'éblouissant, mais c'est un plaisir de déambuler dans certaines rues pleines de vie et découvrir les petites particularités locales.
À part dans mon logement, je ne croise quasiment aucun touriste. Ils ne s'arrêtent souvent que le temps d'une nuit avant de repartir vers les trois principales attractions touristiques du pays que sont les plages paradisiaques de l'île de Zanzibar, l’ascension du Kilimandjaro et les safaris animaliers.
C'est donc naturellement vers ces lieux que s'oriente la suite de mon périple puisque les compagnies y sont basées pour le transport des vacanciers.