Roll out 09 Tsigaro

Roll out 09 Tsigaro

27/12/2015

Maun, Botswana, semaine 2 : du 7 au 13/12

J'ai sympathisé avec un autre candidat, un australien arrivé 2 semaines avant moi et avec qui nous arpentons la zone de l'aéroport un peu tous les jours ce qui me permet de profiter au maximum des occasions pour voler. En moyenne un jour sur trois.
Les vols relativement courts, de 30 min. à 1h sont des aller retours vers des pistes pour transporter des touristes vers ou depuis les campements.

Au cours de cette semaine, j'ai pu voler en 206, Airvan, Caravan...

206 vu depuis un Caravan.

Airvan à Xaraxai.

Les écrans du G1000 sur le tableau de bord du Caravan.

C'est trop bien de découvrir des nouveaux avions, de nouvelles pistes...



Au fur et à mesure des vols je me familiarise avec les procédures locales et le delta, la carte sous les yeux. Je découvre également la zone vers l'Est, plus aride ou se trouvent les saltpans, de vastes zones de lacs asséchés.

Ntwetwe pan

D'en haut, on peut voir un tas d'animaux, surtout quand on vole bas au cours des "scenic flights" à 500ft/sol (150m), ou lors des phases d'approche ou de départ des camps : c'est magique!

La "Buffalo fence", une double clôture qui isole la réserve.

D'imposants hippopotames, parfois en groupe, souvent dans l'eau qui dépassent à peine de la surface.

Des girafes, plus difficiles à discerner,

des éléphants énormes qui parfois en troupeaux se déplacent en file indienne,

des autruches, des springbocks, des zèbres... La liste s'allonge rapidement!
Les marabouts, énormes et en bande peuvent être un réel danger en vol et imposent parfois de modifier la trajectoire du tour de piste pour éviter de passer au milieu d'eux. Tout comme les vautours. Nous avons eu aussi l'occasion de survoler une immense colonie de buffles massifs rassemblés autour d'un point d'eau.

On commence à discerner les buffles.

Quand on les survole c'est vraiment impressionnant.

C'est fou ce que l'on peut découvrir comme vie depuis l'avion dans cette surface au premier abord plate et uniforme.
Les touristes repartent avec un grand sourire au bout de 45' de vol et moi je me dis que décidément je m'en ferai bien mon quotidien.

Les vols de découverte ne sont pourtant pas les préférés des pilotes : avec le temps, le plaisir s'estompe. Le fait que tous les vols scenic se fassent sur le même parcours, le long d'une boucle n'aide pas. Le départ et l'arrivée se faisant sur la piste bitumée de 3,7km de Maun, le pilote n'a pas le plaisir que peut apporter le challenge d'une piste courte en terre.

Survol de la piste de Ntswi

En plus à cette hauteur si le vol est fait durant l'après-midi il fait très chaud et l'air est turbulent. Ajoutez à cela le fait que les passagers ont la plupart du temps l'œil  rivé sur l'écran de leur appareil pour tenter de réussir la plus belle photo et les virages que fait le pilote pour passer plus de temps à tourner autour des animaux survolés. Si en plus les passagers sortent du restaurant pour une fête dont le vol constitue le clou de la journée, vous avez tous les ingrédients réunis pour voir apparaître rapidement les symptômes du mal de l'air.
Pas le plus agréable pour le pilote. Heureusement, la majorité de ces vols se terminent avec juste un très grand sourire et un merci des passagers!



Au fur et à mesure des rencontres des pilotes et chef-pilotes je comprends que la situation est favorable pour le recrutement.
C'est la bonne période, la saison basse, celle pendant laquelle a lieu le "mercato" des pilotes.
Les embauches au niveau global reprennent doucement pour les pilotes de ligne et surtout il est désormais très compliqué pour les pilotes de moins de 500h d'obtenir un permis de travail ici ce qui limite la concurrence.
Les touristes ne sont plus terrorisés par la menace d'Ebola (il y a eu moins de cas ici qu'aux USA mais ça avait fait chuter le tourisme quand même) et le "Lonely Planet", la référence mondiale des guides de voyage a classé le coin comme la destination numéro un pour 2016. Autant dire que les prévisions d'activité sont très optimistes pour l'année à venir!

De plus l'environnement nous convient bien et nous plait même plutôt pas mal!

Malgré tout, il semble que ce soit incontournable de passer du temps ici pour espérer une embauche, nous décidons donc d'annuler pour le moment notre départ vers la Zambie pour passer au moins un mois ici, on verra ensuite ce qu'il en est.

26/12/2015

4/12, premier vol à Maun

Jeudi, voilà deux jours que je parcours de de long en large l'aéroport où se trouvent les compagnies. En fin d'après-midi, je pousse la porte de l'une d'entre elles pour vérifier le planning des réservations finalisés pour le lendemain.
Et là, surprise : y'a une place dispo pour moi demain!
J'y crois pas, enfin une chance de voir autre chose que des halls, des bureaux et des hangars aux cours de ma recherche de boulot!
Le pilote est là, super sympa, la secrétaire me remplit mon ticket pour pouvoir passer le barrage de sécurité! Un aller-retour d'une heure sur la piste de Xarakai au nord du delta, en Caravan! J'ai l'impression qu'on me tend un billet de loto gagnant! Pourtant rien n'est fait, c'est un boulot que je suis venu chercher et ce ticket n'en garanti aucun.

Le lendemain à 6h30 le pilote me récupère sur la route pour m'emmener. Après la rapide préparation de navigation et le dépôt du plan de vol, on se rend sur le parking pour retrouver notre avion au milieu d'une ligne d'une vingtaine d'avions encore arrimés avant le début de la journée.

Un Caravan parmi d'autres.

Une fois la visite pré-vol effectuée, le mini-bus de la compagnie amène deux agents et le chargement de vivres que nous devons emmener à un campement.
Une fois le petit briefing aux passagers terminé, le pilote met en route puis démarre le roulage vers la trèèèès loooongue piste de 3,7km.

Ah oui ça devrait suffire.

Après le décollage, virage à gauche et montée vers 6500ft soit 3500ft/sol (environ 1000m), l'ensemble du delta  ayant une altitude d'environ 3000ft.
Je découvre le paysage vu d'en haut, qui au premier coup d'œil parait très homogène.

Au premier coup d’œil ça a l'air un peu monotone.

Ce n'est qu'en observant un peu plus que l'on commence à distinguer les différentes zones plus ou moins humides ou arides.

Des zones humides...


Chiefs Island, une zone qui n'est jamais inondée.

On discute d'aspects techniques concernant l'avion, les procédures et il me présente le terrain de jeu.
J'en reviens pas, ça fait plus de deux ans que je me penche sur les possibilités de voler ici et m'y voilà! J'en prends plein les yeux et les oreilles : le paysage, l'avion, les communications radio. C'est un mélange assez grisant entre le domaine connu donné par mes formations et mon expérience, et la découverte et l'exotisme offerts par ce qui est pour moi un tout nouvel environnement.
Le ciel est un peu couvert mais la météo ne pose aucun problème.
On atterrit sur la piste de terre sèche un peu irrégulière, et au bout un véhicule et les passagers nous attendent. Le moteur stoppé, on décharge le fret, embarque les 9 passagers, et remet en route en l'espace 1/4 d'h.

Les passagers attendent leur avion dans le véhicule qui les a transporté depuis le camp.

La première partie du retour se fait relativement bas, pour le plus grand plaisir des passagers avant d'entamer la montée vers l'altitude de croisière. Ça ne dure pas longtemps, nous voilà déjà en descente en vue de l'aéroport en intégration directe pour une base main gauche en numéro un. C'est la saison basse mais il y a quand même un peu de trafic.

L'appareil photo de mon téléphone acheté un mois avant le départ n'est vraiment pas terrible.
Le petit point noir, à l'angle du sentier qui va vers le point d'eau, c'est un éléphant, mon premier!

Vitesse contrôlée, piste dégagée, roulage au parking et arrêt du moteur. La navette amène les passagers pour le prochain vol et me ramène au hall d'arrivée.
Déjà fini? Vivement le prochain!

23/12/2015

Arrivée à Maun, Botswana, 1/12

Notre taxi vient nous chercher comme prévu mardi à 3h du matin dans notre logement à Windhoek pour nous emmener à Maun au Botswana.
Entre 8 et 10h de voiture nous attendent pour atteindre notre destination.
Il y a beaucoup d'animaux le long de la route.
On écrase un lapin, percute un hibou, puis un springhare.
On aperçoit des troupeaux entiers de hartebeests, des springbok.
Arrivée à la frontière à 6h15, on apprend qu'elle n'ouvre qu'à 7h. Après l'attente et les formalités de douanes, nous voilà au Botswana!
De grandes lignes droites et de larges courbes nous font traverser des paysages qui changent progressivement, agrémentés de vaches et ânes qui traversent la route régulièrement.



Une magnifique illustration de large courbe.

Une halte dans un village nous donne un premier aperçu de la vie locale : on se sent maintenant vraiment en Afrique!
Peu avant l'arrivée, des travaux sur la route nous imposent une déviation sur une route de terre en mauvais état. À la sortie, c'est la crevaison! Nous voilà à monter la roue de secours pour finir le périple.

Je crois qu'on va vers la pluie...

Et voilà enfin Maun. Après un arrêt à un stand pour une réparation de roue expresse dans le plus pur style africain, nous traversons la ville et poursuivons jusqu'à notre destination, le Old Bridge Backpacker où nous arrivons vers 14h!
Notre tente donne sur une rivière bordée d'arbres, ça nous change des paysages arides de la Namibie. En profitant de la vue, on découvre dépassant de l'eau, les oreilles et le museau d'un gros hippopotame et le dos d'un petit crocodile.
On se dit que ça doit être commun, mais rapidement on voit que les villageois viennent sur le vieux pont admirer la bête. Elle ne vient pas souvent ici en fait!

De toute façons j'avais pas prévu de me baigner.

Après une nuit de repos, me voilà d'attaque pour commencer à démarcher les compagnies charter.
Il y en a 7, qui ont toutes leurs bureaux à l'aéroport.
Maun, c'est la capitale du bush pilot en Afrique, l'eldorado des pilotes qui viennent pour la plupart chercher leur premier boulot et faire un paquet d'heures de vol, car l'activité y est très intense.
C'est aussi une certaine appréhension en ce qui concerne la vie locale en famille avec sa réputation de village paumé chaud et poussiéreux.
Les vols sont en majorité du transport de passagers entre l'aéroport et les lodges situés dans le delta de l'Okavango ou les réserves à proximité, ainsi que des baptêmes de l'air, les "scenic flights".

Dans les bureaux l'accueil est toujours souriant, on prend le temps de me recevoir et de m'expliquer le processus de recrutement.
Il faut être très patient, les compagnies tiennent à ce que l'on prouve son adaptation à la vie sur place. Maun est un gros village où il n'y a ni installation moderne ni vraiment d'activité culturelle ou sociale intense.

La nouvelle tour de contrôle en construction.
Depuis qu'ils ont agrandi la piste,
on ne voit pas l'extrémité de piste depuis le haut de l'ancienne tour.

Après 50h de "vols d'adaptation au Delta" en place droite qui peuvent se faire sur n'importe quel avion, un examen théorique concernant les règles de l'air et test en vol permettent d'obtenir un certificat de validation de sa licence.
En parallèle le permis de travail est demandé. Une fois celui-ci obtenu, on peut enfin commencer la vraie formation en pilotant accompagné d'un instructeur jusqu'à être autonome.
Les avions principalement utilisés sont l'Airvan, le 206 et le Caravan, mais on y trouve aussi des 172, 210, 207 et Kodiak. Le Caravan et le Kodiak étant à turbine, on n'y accède en général qu'après 1 an ou deux sur avions à pistons.
Entre le moment où un candidat est embauché et celui où il est autonome, il peut s'écouler de 2 à 6 mois.

Ah le PC12...celui là n'est que de passage.


Après avoir rencontré à peu près tous les chefs pilotes en 2 jours, commence la période de terrain, la plus importante.
Celle-ci consiste à passer du temps sur l'aéroport, rencontrer des pilotes pour se faire connaître et récolter un maximum d'informations.
Et vérifier avec les agents d'opérations des 3 compagnies qui le proposent si leur planning présente des possibilités pour faire un vol d'adaptation.

La terrasse du "Bon Arrivée" en face du terminal, au cœur de l'action.
Ces chaises ont du en voir passer un sacré paquet de pilotes à la recherche d'un boulot.
Une responsable d'opérations d'une compagnie m'entraîne avec lui pour me montrer la préparation d'un vol et le dépôt d'un plan de vol.
On commence à plonger dans le vif du sujet, ce n'est pas pour me déplaire!

21/12/2015

Swakopmund, Namibie, du 16 au 21/11

Peu après avoir quitté Windhoek.

Nous voilà donc dans le mini-bus pendant 3h30 à descendre de Windhoek vers Swakomund. Les paysages changent très progressivement, on quitte les collines pour finir par des vastes plaines sablonneuses puis carrément des dunes de sables juste avant d'arriver au bord de l'Atlantique.

Swakopund n'est plus très loin.

Une fois les sacs déposés au backpacker, on part marcher le long du chemin au bord des plages.
C'est très propret, l'architecture par endroits très bétonnée rappelle celle des pires coins de la côte d'Azur. Les rues paraît-il bondées en période de vacances sont ici désertes dès qu'on est hors du centre. En tout cas c'est assez loin de la carte postale que l'on peut avoir de l'Afrique avant de venir et ça ne dépayse pas vraiment.
Mais c'est quand même très agréable et relaxant de marcher le long de l'océan. À la tombée du jour, les températures descendent rapidement, on n'y était plus habitué après les chaleurs de Windhoek. L'occasion de mettre par-dessus le pull et la polaire qu'on pensait laisser pour 3 mois au fond du sac.
Les 210 défilent le long de la côte mais je n'avais pas besoin d'eux pour me rappeler pourquoi je suis là.

Une paire de 210.

Ici les compagnies ont toutes leur bureaux dans le petit centre-ville. Le tour est vite fait, je prends ensuite un taxi pour l'aéroport. Il n'a pas l'air de comprendre ce que je lui demande et même si je vois qu'il prend la bonne direction, il me dépose finalement dans une station service en me disant que c'est l'aéroport! Bon vu le prix, 10$ soit 0,7€, je descends et me trouve un autre chauffeur espérant atteindre mon but.
Alors que nous sommes très proche de l'aéroport, il ne semble y avoir jamais été. Il prend un chemin au milieu de nulle part qui nous perd au milieu d'une immense briqueterie à ciel ouvert où il finit par croiser deux employés à qui il demande son chemin. Un grand sketch! Finalement il retrouve la route et me dépose à l'entrée. L'aéroport de Swakopmund est vraiment petit et paumé!

L'entrée de l'aéroport de Swakopund.

Aucune compagnie n'y a ses bureaux sur place, mais j'y rencontre plusieurs pilotes, dont notamment un français, ça crée des liens forcément, qui me donne pleins d'infos. Je rencontre aussi un manager du club de parachutisme qui me laisse entendre qu'ils n'ont personne pour piloter leur 182. Je découvre également une compagnie, Eagle Eye, dont je ne connaissais pas l'existence car elle est relativement récente. Il ne me reste plus qu'à retourner en ville pour la rencontrer.

Une jolie brochette avec à gauche le rapide Quest Kodiak, le seul exploité en Namibie.

Au cours des jours qui suivent, je continue mes visites en centre-ville et à l'aéroport.
J'y rencontre beaucoup de pilotes ce qui permet de se faire une bonne idée de la situation même si les sons de cloches sont parfois très contradictoires.
Quoi qu'il en soit, il semblerait que le mois de janvier soit plus propice aux recrutements, ce qui permet de laisser le temps pour les démarches et l'entraînement des nouvelles recrues avant le début de saison vers le mois de juin.
Ça tombe bien, on sera encore en Afrique et je prévois déjà de revenir ici!
Nous reprenons le bus pour aller couchsurfer 2 jours à Windhoek avant notre départ pour la Zambie. Au cours du trajet, on a pu voir deux autruches à l'aller, et au retour des babouins, des springbok, deux messagers sagittaires, des phacochères et quelques girafes. C'est presque notre safari du pauvre ce trajet!

Dimanche 22/11
Après 2 jours chez nos hôtes il est temps d'aller acheter le billet pour notre prochaine étape, la plus redoutée : 20h (départ 14h, arrivée le lendemain à 10h) jusqu'a Livingstone en Zambie.
Mais il n'y a plus de places dans le bus de lundi. Nous prolongeons donc notre séjour chez nos hôtes et j'achète les billets pour le bus suivant qui part mercredi.
Mais en retournant voir les compagnies, l'une m'annonce une sélection pour dans la semaine!
On se met à y croire et il ne me reste plus qu'à annuler les billets!

Un Cessna 206 de Wilderness Air devant un DC6 sur le parking d'Eros.


Malheureusement, jeudi je reçois un coup de fil et c'est la douche froide (quoique dans ces chaleurs je sais pas si l'expression est appropriée pour décrire le sentiment ).
Pas de sélection pour moi cette semaine, peut-être pour la prochaine fois mais elle aura lieu fin janvier!
Retour aux bureaux de la compagnie de bus et là c'est encore l'échec : pas de place vendredi, ni le lundi suivant. On réserve donc pour mercredi.
Mais ça commence à repousser un peu trop l'ensemble du périple, et je crains d'arriver trop tard au Botswana car décembre est réputé propice aux embauches.
On décide donc de changer nos plans en changeant le sens de la boucle. On ira d'abord au Botswana avant d'aller en Zambie. J'annule donc une fois de plus notre billet de bus.
Ne reste plus qu'à trouver une solution pour partir au Botswana, mais là ce n'est pas si simple. Il n'y a aucune compagnie de bus qui propose ce trajet et en avion c'est hors de prix.
Après quelques recherches, nous trouvons un taxi qui veut bien nous y emmener, mais pas avant mardi.
Nous profitons donc d'encore quelques jours de vacances avec l'hospitalité de nos hôtes.
Rendez-vous mardi 1er décembre à 3h du matin pour le trajet entre 8 et 10h vers Maun.

19/11/2015

Windhoek, Namibie : du 9 au 16/11

Au Nord de Marseille en partant vers Francfort le ciel est découvert.
Le vol de nuit avec la compagnie Condor se passe plutôt bien malgré le peu de sommeil.
A l'aéroport de Windhoek nous sommes surpris de trouver les 21°C que nous avions laissés la veille à Francfort! Mais il est 8h du matin et nous sommes à 1700m d'altitude.

Un taxi nous attend pour nous emmener a notre backpacker le Paradise Garden. Nos premières impressions du pays se font au long des 40km qui séparent l'aéroport international du centre-ville. La belle route serpente entre les collines couvertes d'arbustes secs. Les filles ne voient pas les singes sur le bord de la route, elles se sont endormies.

Pour avoir un petit résumé de la Namibie, ce pays est situé au Nord de l'Afrique du Sud sur la côte Atlantique. Il est 20% plus grand que la France mais avec seulement 2 millions d'habitants, soit le deuxième pays le moins dense au monde après la Mongolie. C'est aussi le pays le plus aride d'Afrique au Sud du Sahara.

La langue officielle est l'anglais mais d'autres langues y sont parlées, la monnaie est le dollar Namibien avec un taux proche de 15$ =1€ et il est 1h plus tard qu'en France.
On y sent des influences de diverses origines.
Entre autres, le pays a été sous colonie anglaise et en a gardé la langue ou le côté de la conduite. Sous colonie allemande également et garde des liens avec ce pays, on trouve de nombreux allemands ici d'ailleurs. Et puis également une colonie d'Afrique du Sud, on y parle donc aussi l'Afrikaans, la monnaie a la même valeur et l'aviation civile namibienne est rattachée à l'aviation civile sud africaine.

On vient en Namibie pour ses safaris haut de gamme, admirer ses paysages grandioses et désolés ainsi que ses animaux fantastiques en voie de disparition. Les vélivoles y viennent également profiter de l'aérologie extraordinaire que l'on peut y trouver, mais c'est un autre sujet!
Carte de Namibie.
Source : www.expertafrica.com

La première journée c'est repos à la piscine et découverte du centre ville. Déjà le ton est donné. À peine quelques minutes séparent les avions, en majorité des Cessna 210 qui nous passent au-dessus de la tête pour débuter leur approche sur l'aéroport domestique.
Un 210 en arrivée.

Dès le lendemain, me voilà d'attaque pour aller commencer la prospection auprès des 6 compagnies basées pour la plupart à l'aéroport d'Eros en bordure de la ville.
Le taxi après avoir essayé en vain de me proposer un prix exorbitant me dépose à l'entrée.
Des panneaux aux effigies des compagnies indiquent la direction à prendre : il faut aller dans la zone sécurisée, derrière le poste de garde qui en barre l'entrée. Le stress monte un peu : et si on ne me laissait pas entrer? Mais les gardes doivent avoir déjà vu un paquet de pilotes étrangers comme moi et après m'avoir fait remplir une petite feuille de registre ils m'informent gentiment du chemin à prendre pour chacune des compagnies.

Sur les parkings à Eros.
Comme en Tanzanie, mon boulot de VRP en porte à porte avec ma pile de cv sous le bras reprend.
Voilà en détail ce que ça donne :
Bay Air : toc toc toc........ toc toc toc..... Bon, ben je retenterai plus tard!
Desert Air : "le chef pilote n'est pas là laissez nous votre cv il vous appellera."
Westair : "le chef pilote n'est pas là laissez votre cv il vous..."
Wings Over Africa : "parlez vous couramment l'allemand? (Just a little bit) Nous cherchons un pilote allemand pour une embauche immédiate! Si vous en connaissez un n'hésitez pas... Ah, mais vous êtes français? Vous parlez français alors? ( ça va, je me débrouille) Laissez votre cv, on cherche aussi un deuxième pilote, français ça pourrait intéresser, le chef pilote vous rappellera. Enfin je vous préviens, on paye très mal. Si toutefois on venait à vous proposer un contrat ne cherchez surtout pas à convertir votre salaire en euros, ça vous semblerait ridicule."
Ahhh c'est presque un début dé piste ça!!!!

Allez on continue :
Scenic Air : ils n'ont qu'un bureau de préparation des vols sur l'aéroport, mais les deux pilotes rencontrés sont très sympas et me filent une tonne d'infos. Malheureusement la plus mauvaise tombe vite : ils viennent de recruter 3 pilotes la semaine dernière. Zut, trop tard!
Retour à Bay Air, cette fois la porte s'ouvre : "le chef pilote n'est pas, laissez votre cv il..."
Puis départ en ville :
Scenic Air, le bureau en ville. Ahh, enfin un chef pilote : "et oui, avec ce recrutement de 3 pilotes la semaine dernière, effectivement je vous confirme qu'on n'a pas prévu de recrutement avant un moment. Bon allez je veux bien accepter le cv que vous me tendez"
Wilderness Air : "le chef pilote n'est pas là, laissez votre cv..."

Le bâtiment qui héberge les bureaux de Scenic Air

Mercredi, visite de la ville en famille avec marche à pied jusqu'au jardin botanique très sec. L'occasion de voir que la ville n'est pas plate du tout, on transpire dans les montées!
Vue d'une partie de la ville depuis les hauteurs.
Jeudi, c'est reparti :
Bay Air : le chef pilote est là! Mais ils veulent des pilotes plus expérimentés car ils font du vol multi-turbine aux instruments. (Oui je sais, seuls les pilotes comprendront)
West Air : encore un chef pilote, décidément je suis gâté! "Votre cv m'interesse.... mais nous avons du mal à obtenir les permis de travail pour les étrangers, cela prend un minimum 6 mois, et en plus ce n'est pas moi qui décide mais l'ops manager. Je vais voir avec lui."
Ouahhh encore un début de piste!!!!! J'adore!
Les Aerocommander de Desert Air
Wings over Africa: "bonjour madame la gardienne, excusez moi de vous réveiller. Personne? Bon je repasserai."
Desert Air : le chef pilote n'est pas là il est toujours très occupé mais il vous appellera quand il pourra."
Wilderness Air : "le chef pilote n'est pas là.... Mais ça devrait bientôt recruter, revenez à 16 h pour le voir."
Une piste, encore une piste!! La troisième en 2 matinées, arrêtez c'est presque trop!
Evidemment rien n'est joué, c'est juste qu'après avoir fait autant de recherches sans réponses, les moindres petits signes font espérer que tout est possible, et c'est bien pour cette raison que je suis venu non?
Bon enfin je reviens à 16h et.... Ben non, finalement il est pas là aujourd'hui, ni demain. La semaine prochaine peut-être.

Décoration dans la cour d'une école primaire.
Et oui, il faut savoir être patient. Pas grave, on dit que le vol à voile est l'apprentissage de la patience et j'en ai fait assez pour espérer être calé dans ce domaine.

Le week-end en famille on continue la découverte de la ville.
Dans le centre ville, les décorations de Noël sont en place.
Au marché de Katutura en banlieue, on peut déguster la viande grillée sous nos yeux.
Lundi matin, je retourne voir les compagnies.
Wilderness, alors qu'un employé visiblement étranger m'avait permis d'être optimiste à mon dernier passage, une employée sans doute locale m'accueille cette fois sans enthousiasme : "le chef-pilote est absent mais ce n'est pas la peine de repasser, il vous appellera si besoin. De toute façon nous n'embauchons que des Namibiens et il n'y a pas d'embauche prévue."
Je soupçonne une attitude protectionniste vis-à-vis de ses concitoyens ce que je peux comprendre. Il ne me restera qu'à revenir pour lever le doute.
A WestAir, rien de nouveau.
A Wings Over Africa, je rencontre un pilote en phase de fin de formation. Le processus est partout identique, une fois le candidat embauché, les démarches de demandes de permis de travail sont entreprises et le "line training" qui permet au pilote de s'adapter au travail demandé par la compagnie débute. Cela peut prendre plusieurs mois avant de commencer le travail à proprement parler.
Il me fait part de son récent parcours ce qui m'intéresse évidemment.
A Desert Air je suis bien accueilli mais rien de nouveau non plus.

Il ne me reste plus qu'à retourner au backpacker attendre le bus qui doit nous emmener l'après-midi à Swakopmund.

18/11/2015

Afrique : 2e départ!

Après mon essai peu concluant en début d'année en Tanzanie et une saison de plus dans le vol à voile, il était temps de se préparer pour une nouvelle tentative africaine à la recherche d'un poste de "bush pilot". Cette fois le choix s'oriente plus raisonnablement vers la Namibie et le Botswana, réputés plus propices.

Alors que j'ai acheté mon billet pour un départ au mois de novembre pour 6 semaines, les frustrations de la Tanzanie resurgissent : trop longtemps loin de la famille, trop peu de temps pour trouver un boulot peut-être. Après d'intenses réflexions et calculs avec Aurélie, le choix est fait de changer les plans : nous partirons tous ensemble et pour trois mois!

Avec une telle durée, nous choisissons d'ajouter la Zambie à la liste du parcours. C'est un pays mitoyen et la situation y semble également plutôt favorable quand au recrutement des pilotes.

Le trajet prévu en bus passera donc par les sites les plus actifs au niveau de l'aviation charter dans ces pays.
Atterrissage en Namibie, le plus pratique pour l'arrivée d'Europe, avec visites de Windhoek (1) la capitale puis Swakopmund (2) sur la côte Atlantique.
Ensuite retour à Windhoek (3) pour le départ vers la Zambie avec (4) Livingstone sur les chutes Victoria et Lusaka (5) la capitale.
Enfin après un retour à Livingstone (6) la très active Maun (7) aux portes du delta de l'Okavango dans le Botswana, avant de revenir à Windhoek (8).

Itinéraire routier prévu.
La boucle est prévue sur un mois, les deux mois restants permettant éventuellement de retourner sur des lieux ou des pistes se profilent.

En guise de préparation, je relis l'indispensable guide disponible sur le blog "From theAfrican bush to the European skies" ainsi que le blog "Chacun sa route..."
Je recense en tout 25 compagnies, à qui j'envoie un email pour prévenir de mon arrivée en y joignant mon CV.
Je suis surpris de recevoir pas mal de réponses (6) avec des informations qui viennent compléter et confirmer les miennes :
Impossible dans ma situation de trouver un poste sans venir sur place, la paye est symbolique, les démarches de conversion de licence et obtention de permis de travail longues et fastidieuses...
Comme il fait très chaud là-bas, ils préfèrent peut-être refroidir un peu le candidat avant son arrivée!
Moi ça me rassure : tout concorde avec les infos précédemment collectées.

En plus de ça j'ai une excellente nouvelle : J'avais prévu de me faire qualifier sur Airvan car il parait que cet avion est prisé au Botswana. Or le pays a reconnu récemment le droit aux pilotes détenteurs d'une licence européenne avec qualif SEP de voler sur n'importe quel avion de la catégorie. On peut donc voler sur n'importe quel appareil de cette catégorie sans autre formalité, comme en Europe! Ouf, j'annule mon aller-retour au paraclub du Luxembourg pour une qualif sur le seul Airvan que j'aie trouvé en Europe!
L'Airvan du Cercle Parachutiste Luxembourgeois.
Photo de leur site : http://www.cerclepara.lu/

Galane dit au revoir à ses copains à l'école, Anémone à sa nounou, les vaccins sont faits, les bagages bouclés. Le choix de leur contenu a d'ailleurs été un sacré casse-tête. Nos affaires entassées dans un garage, tous les papiers pour les démarches et une éventuelle embauche imprimés, nous voilà prêts : Africa nous voilà!


04/11/2015

2e saison à St Auban

Voilà une deuxième saison comme instructeur au CNVV (Centre National de Vol à Voile) à Saint Auban terminée.
Encore beaucoup de plaisir avec une équation dont on ne se lasse pas :
   Une aérologie excellente et variée
+ Un environnement magnifique et varié dans les Alpes du Sud
+ Des planeurs modernes agréables
+ Des rencontres mémorables avec des stagiaires venant du monde entier pour une semaine
= beaucoup de très jolis vols partagés avec de nombreux pilotes!

Il faut reconnaître que c'est assez passionnant d'essayer d'exploiter au mieux les conditions offertes dans le temps imparti (jusqu'à 3 stagiaires à faire voler entre 12h30 et 19h30) pour proposer la meilleure expérience de vol au stagiaire tout en le faisant progresser.

Petit album photo de la saison.
Une bonne journée au-dessus de St Crepin.
En descendant la "voie royale" dans le parc des Ecrins
Encore sur la "voie royale", la face ouest de l'Ailefroide je crois, 3900m.
En onde, entre les étages de rotors et de lenticulaires.
Par une très belle situation d'onde de nord, du côté du Ventoux.
C'est mon stagiaire qui m'a signalé l'arc et la flèche dessinés à la tondeuse dans le champ.
Peu après une averse de grêle.
Les pentes fleuries des Monges 2100m.
Une jolie journée de week-end sans élève me permet découvrir avec grand plaisir le monoplace ASG29 jusqu'au Viso 3840m...
...puis jusqu'au lac du Mont Cenis.
Le Cheval Blanc 2330m.
Très fréquenté le long du "parcours du combattant" formé par les crêtes alignées
entre le Lac de Ste Croix au Sud et celui de Serre-Ponçon au Nord.
Le Pic de Bure (2700m) sous cumulus, également un grand classique.
Les orages se développent, il va falloir choisir un autre secteur pour la suite du vol.
Les nuages sont plus bas que le sommet des crêtes, on chemine en restant près du plafond.
A l'ouest de Sisteron par une journée nébuleuse.
Même quand le ciel n'incite pas trop au décollage les conditions sont souvent favorables dans le secteur.
Dans le massif du Devoluy, le Grand Ferrand à 2760m.
La "voie royale" est un alignement de crêtes qui permet de traverser le parc naturel national des Ecrins
en descendant du Nord au Sud...
...depuis le Glacier Blanc jusqu'à la Tête de Lucy, ou mois fréquemment dans le sens de la montée.
Le Glacier Blanc perd de sa blancheur au mois d'août.
La Barre des Ecrins : 4100m.
Dans le secteur du col du Galibier, la vallée de Serre Chevalier à droite de la photo.
Les gorges d'Opedette et le Luberon
Le Viso qui émerge.
Depuis le secteur des Baronnies. La crête de Lure est au fond à gauche dans l'image.
En onde avec un stagiaire au travers de la Montagne de Ceüse.
Le Pic de Bure accroché.
Au-dessus des nuages, au calme dans l'écoulement sans turbulences.
Un moment particulièrement apprécié des pilotes de planeur.
Le Mont Aiguille dans le Vercors. Un secteur qui a été souvent bon cette saison.
Point de virage au Mont Ventoux 1900m. Plus à l'Ouest la vallée du Rhône est en principe moins favorable.
ASH30Mi le long du "parcours du combattant". Un secteur qui peut être par moment si fréquenté que nous préférons l'éviter.
Le Büech entre Serres et Sisteron.
En spirale pour monter dans un thermique.
Le Ventoux au loin.
Le signal de Lure 1850m
En montée dans un ressaut d'onde à 7,5m/s, mon record de la saison.
Le tableau de bord moderne de l'Arcus avec la moving map du LX8000.
Course avec l'ombre en vol de pente au Cheval Blanc.
Spirale à deux.

Prochaine étape : un voyage de 3 mois en famille en Namibie, Zambie et Botswana pour aller chercher un boulot de pilote avion. Départ prévu le 8 novembre, dans moins d'une semaine : à bientôt pour de nouvelles aventures!